L’État tchadien va améliorer les conditions de détention

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"Il n'est un secret pour personne que les conditions de détention dans cet établissement pénitentiaire particulièrement sont pour le moins éprouvantes. Face à cette situation, nous ne pouvons plus demeurer insensibles et indifférents", a déclaré le ministre de la Justice, Garde des Sceaux.

Contenant actuellement 1.500 à 1.600 prisonniers (soit plus du triple de ses capacités réelles), la maison d'arrêt de N'Djaména "n'est plus conforme à aucune norme, qu'elle soit sécuritaire, sanitaire ou architecturale", a reconnu le Garde des Sceaux.

Elle est à l'image de tous les établissements pénitentiaires du pays: délabrés (des bâtiments datant de la colonisation française), sales, surchargés, mêlant bandits de grands chemins aux petits délinquants, obligeant les femmes à côtoyer les hommes, etc.

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Si les délinquants au col blanc (beaucoup des barons du régime y ont été incarcérés pour malversations financières) peuvent disposer d'une cellule confortable à l'ombre d'un arbre, la plupart des détenus sont entassés dans un minuscule périmètre.

Face à ce constat, le ministre de la Justice et ses deux collègues qui étaient présents lors de la visite (Bachar Ali Souleymane de l'Administration du territoire et Mme Amina Kodjiyana des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales) ont pris certaines mesures.

"Dans l'immédiat", tous les condamnés de la maison d'arrêt de N'Djaména seront transférés vers la maison d'arrêt de Moussoro. C'est dans cette ville, située à 300 kilomètres au nord de la capitale, que le président Idriss Déby Itno a lancé, en octobre dernier, la réorganisation de l'armée tchadienne.

Les autres locataires de la maison d'arrêt de N' Djaména (prévenus ou inculpés) seront triés et transférés dans un nouvel établissement moderne que le gouvernement vient de finir, à Am Sinéné, à la sortie de la capitale. C'est sur ces endroits que la MINURCAT (Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad) avait établi ses quartiers généraux.

Ensuite, "nous allons veiller à l'amélioration substantielle, tant du point de vue qualitatif que quantitatif, de la ration alimentaire donnée quotidiennement aux détenus, et ce sur l'ensemble du territoire nationale" , a promis le ministre de la Justice.

Le 26 novembre dernier, des geôliers ont ouvert le feu sur des détenus à la maison d'arrêt de Bongor, chef-lieu de la région du Mayo-Kebbi Est, à quelques 200 kilomètres au sud de la capitale. Deux de ces prisonniers, qui ne réclamaient que de la nourriture et de l'eau potable, ont été abattus et six autres blessés.