Social/Le Nigeria de nouveau en proie à ses éternels démons: l’inorganisation et l’anticipation au sommet de l’Etat

Afriquinfos
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Lagos (Afriquinfos, 2016) – A Lagos, la capitale nigériane, des milliers d’habitants d’un quartier du centre commercial ont désapprouvé les dernières mesures prises par l’Etat. Ils dénoncent la destruction de leurs maisons et l’ont fait savoir à travers une marche de plusieurs kilomètres.

«Nous condamnons en particulier les incendies volontaires et les démolitions au milieu de la nuit, ainsi que la mort tragique par noyade de personnes pourchassées par la Police», ont vigoureusement dénoncé les manifestants. Déjà le 09 novembre dernier, ils ont fait savoir leur mécontentement dans une lettre adressée au Gouverneur. «Nous condamnons l’éviction forcée de près de 30.000 citoyens honnêtes et travailleurs d’Otodo Gbame et de milliers d’autres de la communauté d’Ebute-Ikate».

Les manifestants sont des pêcheurs de la lagune de Lagos. Ils sont pour la plupart  des femmes et des enfants qui  ont marché sur plusieurs kilomètres pour porter leur indignation au Gouverneur. Mais ils n’ont pas été reçus. Visiblement, le représentant local de l’Etat, s’est plié à la volonté de l’Etat fédéral de détruire des quartiers insalubres réputés être des repaires pour des malfrats de tout acabit. Mais Amnesty International craint que cette mesure ne fasse des sans-abris. Pour cela, l’ONG internationale a exhorté le gouvernement à mettre fin aux démolitions.

Risque d’une implosion?

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Cette fronde risque de s’ajouter à la situation alarmante que traverse le pays. En effet, le nord-est (l’Etat du Borno) est en proie à une famine. 75.000 enfants risquent de mourir de faim tandis que quatorze (14) millions de personnes ont besoin d’une aide d’urgence.

«Nous estimons que 14 millions de personnes nécessitent une assistance humanitaire», s’est alarmé Peter Lundberg, Coordinateur de l’action humanitaire pour les Nations unies au Nigeria lors d’une conférence de presse.

«Nous avons besoin du secteur privé, nous lançons un appel aux philanthropes nigérians. Nous lançons un appel à la communauté internationale. Nous irons de pays en pays pour demander de l’aide. Nous allons demander à nos partenaires internationaux de contribuer, car nous ne pourrons résoudre cette crise que si l’on se serre les coudes», a-t-il plaidé. Garba Shehu, Porte-parole de la Présidence du Nigeria, a demandé aux producteurs de céréales nigérians de diminuer le volume des exportations en privilégiant le marché national.

La même préoccupation a amené le représentant de l’action humanitaire au Nigeria à demander à la communauté internationale d’assister sept (07) millions de personnes.

Anani  GALLEY