Référendum constitutionnel au Burundi : la date de la campagne publiée

Afriquinfos
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Bujumbura (© 2018 Afriquinfos) –La campagne relative au référendum constitutionnel du 17 mai au Burundi se tiendra du 1er au 14 mai prochains. C’est ce qui ressort d’un décret présidentiel rendu public hier par le président Pierre Nkurunziza.

Le décret qui contient 18 articles est un texte réglementaire qui définit le modus operandi de cette campagne. Son article premier indique par exemple que lors du vote, il y aura deux bulletins : le « Pour » exprimé par « Ego » et le « Contre » par « Oya ». Si un électeur est contre la révision de la constitution, il devra glisser le bulletin « Oya ». S’il aspire à la modification de la loi fondamentale, il devra glisser dans l’urne le bulletin « Ego ».

Le texte prévoit aussi une série d’infractions sanctionnées par des peines de prison ou des amendes allant de 60 à plus de 2000 dollars. L’article 16 par exemple prévoit une amende de près de 1000 dollars contre quiconque influencera ou tentera d’influencer le vote.

Dès lors, sauf cas de force majeure, le « OUI » devrait largement l’emporter, car tout porte à croire que seuls les partisans de la révision battront campagne. « Celui qui tentera de dérouter les citoyens en les incitant à ne pas participer au référendum sera sévèrement sanctionné », avait averti Pierre Nkurunziza en mars dernier.

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Une attitude qui cache mal les avantages que devrait tirer l’homme fort de Bujumbura de cette révision constitutionnelle. Laquelle devrait lui permettre de briguer un mandat présidentiel supplémentaire, voire lui réunir toutes les conditions pour rester au pouvoir ad vitam æternam. Au grand dam de l’opposition qui juge illégale l’initiative. “Changer la constitution sans consulter est inconstitutionnel, car l’article 299 de la Constitution stipule qu’aucune révision ne peut être faite sur la constitution si elle va à l’encontre de la cohésion nationale et contre les principes de la démocratie” avait déploré pour sa part Phénias Nigaba, porte-parole d’un parti de l’opposition.

Quitte à aggraver la crise qui secoue le Burundi depuis que Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé, obtenu en juillet de la même année. Les violences consécutives à cette crise ont fait au moins 1200 morts et plus de 400.000 déplacés.

Xavier-Gilles CARDOZZO