Le nouveau gouvernement centrafricain contesté par une partie de l’opposition et la Séléka

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L'opposition démocratique exige la révision de cette liste tandis que la rébellion de la Séléka demande le "réajustement technique" de cette nouvelle équipe.

Le président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), le principal parti politique de l'opposition, Martin Ziguélé, a indiqué qu'en signant ce décret, "l'attitude du président centrafricain François Bozizé, est de nature à compliquer la situation déjà critique dans le pays".

Il a également souhaité que le président de la République et le Premier ministre puissent "s'entretenir à nouveau, afin d'éviter tout désagrément qui pourrait se reproduire".

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Pour Christophe Gazambeti, porte-parole de la rébellion de la Séléka qui est nommé ministre de la communication dans ce nouveau gouvernement, "la Séléka n'a quitté ni le processus, ni le gouvernement. Nous avons juste sursis à la prise de service".

Le porte-parole de la Séléka a également demandé que le président François Bozizé et le Premier ministre, Nicolas Tiangaye procèdent à un "réajustement technique de l'équipe, pour qu'il y ait une représentativité sincère de toutes les parties politiques centrafricaines".

"Sur les 33 personnes qui forment le gouvernement, il n'y a que cinq membres de la coalition Séléka, c'est ce que nous ne comprenons pas, alors que dans certains ministères on condense plusieurs postes", a souligné Christophe Gazambeti.

Le porte-parole de la Séléka propose comme solution que certains ministères soient "fractionnés et que les postes soient partagés entre les différentes entités. En faisant cela, nous allons sortir définitivement de la crise et travailler pour notre pays", a-t-il dit.

Du côté de la mouvance présidentielle, celle-ci se réserve de faire de commentaire. Toute fois une source proche de cette structure affirme que les membres du gouvernement issus de l'opposition qui sont nommés, ont été proposés par leur parti respectif et le président Bozizé n'a fait que valider la proposition du Premier ministre.

"Le Premier ministre était surpris d'entendre à la radio nationale, la lecture de ce décret", a fait savoir une source proche de la primature. Avant de préciser que le décret portant nomination des ministres qui a été publié le dimanche était établi avant les dernières discussions qui ont eu lieu entre le Premier ministre et le président de la République.

La société civile qui est également représentée de ce gouvernement se dit contrariée de la position actuelle des différentes entités politiques qui ne va pas favoriser le retour de la paix.

Cette attitude tenue par les parties de l'opposition démocratique, de la coalition Séléka ainsi que la majorité présidentielle va plutôt entrainer une autre crise qui ne dit pas son nom.

"La population est prise actuellement en otage. Les activités administratives sont bloquées, à l'exemple des salaires qui tardent à être versés aux ayant-droits, les voies allant vers l'intérieur du pays ne sont pas ouvertes, le décret instaurant le feu-couvre est toujours en vigueur. Si on attend encore pour revoir la liste, réajuster les postes, la population déjà meurtrie va être davantage accablée", craint un coordonateur d'une ONG de la société civile centrafricaine, qui a requis l'anonymat.

D'après le constat fait dans certains ministères centrafricain ce lundi, aucun ministre n'a passé le service. Les tractations se poursuivent encore.