Municipales au Bénin: la mouvance présidentielle remporte 80% des sièges

Afriquinfos Editeur
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Patrice Talon - Municipales au Bénin

Cotonou (© 2020 Afriquinfos) – Au Bénin, la commission électorale (Cena) a annoncé dans la soirée d’hier mercredi  les résultats  des élections municipales du 17 mai, faisant remporter majoritairement les deux partis proches du président béninois Patrice Talon.

Sans surprise, sur les 1.815 sièges de conseillers communaux à pourvoir dans les 77  communes du pays, l’Union progressiste et le Bloc républicain en ont remporté 1.555, soit plus de 80%.

Malgré la peur de propagation du nouveau coronavirus et les appels de l’opposition, qui accuse le clan présidentiel de mainmise sur la vie politique béninoise, à boycotter le scrutin, le taux de participation se situe autour des 50%, a souligné la Cena,

Boni Yayi, principal leader de l’opposition s’est retiré de la présidence de son parti

L’ancien chef de l’Etat Boni Yayi, principal leader de l’opposition, s’est récemment retiré de la présidence de son parti, les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), accusant M. Talon de préparer un « parti unique à sa solde ».

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Le FCBE, seul parti d’opposition à avoir pu présenter des listes, a remporté 260 sièges.

Pour n’avoir pas pu atteindre la barre des 10% des suffrages exigés par le Code électoral, les deux autres partis n’ont pas pu participer au scrutin.

« Rien ne change fondamentalement. Nous sommes quasiment dans le même schéma  que les dernières législatives parce que la plupart des Conseils communaux du pays seront constitués d’élus appartenant aux deux partis politiques de Patrice Talon », a expliqué à l’AFP Ambroise Hountondji, un observateur de la vie politique béninoise.

Exclus du scrutin en raison des conditions requises par le nouveau code électoral, de nombreux partis, avaient appelé les électeurs à « ne courir aucun risque – de contamination au Covid-19 – en sortant ce jour de parodie » électorale.

Les élections législatives de 2019, auxquelles aucun parti d’opposition n’avait pu se présenter, avaient marqué un tournant dans la vie démocratique béninoise par leur très faible participation (25%) et par la grave crise politique qui a suivi.

Des milliers de personnes, notamment des partisans de Boni Yayi, étaient descendues dans les rues, avant d’être dispersées à balles réelles.

Patrice Talon avait été accusé d’autoritarisme, dans un pays souvent vanté comme un  exemple de démocratie dans la région.

Le nouveau Code électoral indique que les prochains candidats à la  présidentielle prévue en avril 2021 doivent être parrainés par des députés et  des maires.

V.A.

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