Insécurité alimentaire en Afrique : Le coup de gueule de Jacques Diouf à Lomé

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« Vaincre l’insécurité alimentaire dans la Zone UEMOA » en restructurant l’approche générale du monde agricole par les politiques et les bailleurs de fonds. C’est le thème de l’une des sessions inscrites au Forum organisé dans le cadre du jubilé d’émeraude de la BOAD.

Ce panel qui a vu la participation d’hétéroclites et éminents spécialistes de la question alimentaire en Afrique de l’ouest, a été présidé et modéré par Jacques Diouf, actuellement ministre conseiller personnel du président sénégalais Sall.Mais c’est en se remettant dans la peau d’ancien Directeur de la FAO (pendant 18 années) que cet ex-haut fonctionnaire international a crié haro sur les causes de la survivance de l’insécurité alimentaire en Afrique et plus singulièrement dans l’ouest de ce continent !

« La priorisation de l’agriculture ne peut pas attendre en Afrique d’une manière générale (…) Il faut augmenter la productivité hic et nunc en Afrique à travers l’utilisation d’intrants efficaces et la mise en valeur de nouvelles pratiques agricoles. Il faut pour ce faire nécessairement la mise en place de bonnes politiques agricoles promouvant l’agriculteur lui-même et son travail », a méthodiquement soutenu M. Diouf.

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En clôturant ce riche panel sur la « l’insécurité alimentaire dans la Zone UEMOA », M. Diouf s’est voulu plus catégorique : « Il faut que la vision et le leadership politiques épaulent nécessairement la volonté politique dans la continuité, si on veut réellement vaincre l’insécurité alimentaire en Afrique de l’ouest ». Et d’illustrer ses dires en ces termes :«L’Ethiopie, le Rwanda, le Brésil, le Malawi ont de façon convaincante réussi à domestiquer leurs maux alimentaires, alors qu’ils étaient dans des situations désespérées quelques années plus tôt. Les institutions internationales ne peuvent qu’appuyer les Etats ; elles ne peuvent pas prendre leur place dans ce combat contre l’insécurité alimentaire », a explicité M. Diouf.

Ministre, parlementaire, ex-haut fonctionnaire de la BCEAO et de la FAO, Jacques Diouf est ingénieur agronome de formation. Avant d’entrer à la FAO, il a longtemps œuvré dans la relance de la filière rizicole en Afrique de l’ouest. Les travaux meublant ce Forum de la BOAD prennent fin ce 14 novembre, à Lomé.  

 

 (Par Edem Gadegbeku)

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