Un événement de prestige à Kinshasa

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20 designers ont participé à l’événement artistique dont douze designers congolais et huit étrangers pour présenter leur collection.

L’une de ces designers Gloria Mteyu a lancé l’événement pour que la région est elle aussi sa place dans le milieu de la mode : « Comme j’ai déjà eu l’occasion d’aller d’autres pays, sur plusieurs continents (…) je voulais rentrer chez moi, faire la même chose et organiser un défilé pour montrer notre talent, notre style congolais. »

Mais l’événement n’a pas pour unique but de faire émerger des talents et la créativité des stylistes africains, Gloria veut aussi « montrer qu’au Congo il n’y a pas que la guerre » alors que ça fait une vingtaine d’années que le Congo souffre d’instabilité politique du fait de luttes armées entre locaux et étrangers.

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Parmi les stylistes Okasol, congolais était très attendu, c’est lui qui habille le chanteur Papa Wemba, et le sud africain David Tlale.

David Tlale est l’un des seuls n’ayant pas répété les imprimés sur les tenues. De même, Josiane Nsungu a proposé quelque chose de vraiment différent et créatif sans que ce soit trop extravagant.

Sakia Lek a également présenté une collection de tenues à la fois chics et décalées, emprunte de mode punk, ce qui en fait des tenues joyeuses avec ces couleurs vives sur d’élégantes robes.

Alain Niava, ivoirien, a présenté une collection de tenues imprimées de motifs comme les ivoiriens et les ghanéens les aiment. JLM a dévoilé une collection plutôt colorée, un peu comme celles que l’on met pour aller en soirée. Marcia Creations  et Gloria Sistar sont restées fidèles au style de l’Afrique de l’Ouest.

Si la Fashion Week a été réussi, la polémique autour de son prix d’entrée s’est répandue : il fallait payer aux alentours de 113 euros pour une place classique. Or ce prix représente une fortune pour la majorité des congolais : le salaire mensuel minimum s’élève à 68 euros et deux tiers des 68 millions d’habitants vivent avec 1 euros par jour.

« On a ciblé qu’un public riche. On n’a pas donné l’occasion à tout le monde de vivre ça. Même la classe moyenne ne peut pas aller là-bas ! », s’est plaint une kinoise qui gagne à peine 150 euros par mois.

Une internaute Muriel T. Munga s’est d’ailleurs indignée sur la page facebook de l’événement : « Vous visez qui en fait ? La KHS (Kinshasa high society) ? »

Si l’événement veut conserver son succès pour les prochaines années, les prix devront peut-être révisés.