Droits humains : L’ONU note des efforts en RDCongo mais les relativise

Afriquinfos
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Kinshasa (Afriquinfos 2016) – L’Organisation des Nations unies a publié ce vendredi deux rapports qui accablent les forces de l’ordre de la RDC et qui indexent la situation de l’impunité dans le pays. Le premier est relatif aux  violences commises lors des manifestations de septembre dernier par les forces armées et le second dresse l’état des lieux de la lutte contre l’impunité et ses manquements, de janvier 2014 à mars 2016.

Le rapport onusien établit clairement que  chez les, le taux de condamnation est le plus élevé. Un quart des militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sont accusés d’avoir commis des exactions et sont condamnés. Pour les policiers, le chiffre est en baisse.

Il est  à un peu moins de 10% alors que  selon les Nations unies, c’est chez ce corps qu’il y a beaucoup de violations. Parmi les forces de sécurité, c’est pourtant chez les policiers qu’on commet aujourd’hui le plus de violations. Cependant, le taux de condamnation globale pour la période de janvier 2014 à mars 2016, est en baisse. Pour l’ONU, les violations sont dues au champ politique très restreint.

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Sur le plan global de l’impunité, le Rapport constate que les moyens accordés à la justice sont très limités. Aussi, la justice civile et militaire est-elle très dépendante. Même s’il existe des situations criardes d’impunité, le Gouvernement congolais fait quelques efforts. Il s’agit, entre autres, des textes relatifs aux violences sexuelles qui sont adoptés à l’Assemblée nationale.

Toutefois, le rapport relativise. Certains chiffres sont à prendre avec des pincettes.  Le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme reconnaît qu’il n’a pas pu suivre tous les dossiers de poursuites contre les forces armées congolaises. Il n’a pris en compte que  des cas  en sa possession. Mais selon l’Organisation des nations unies, les chiffres contenus dans le rapport, montrent l’étendue de la situation des droits de l’Homme en RD Congo.

De l’ONU aux critiques de l’Eglise catholique sur les droits humains

Ce double rapport n’arrange pas les choses pour le Président sortant. Il  est sous les feux de la contestation de l’opposition (radicale) et de la communauté internationale à cause de ses velléités de s’accrocher au fauteuil présidentiel. De plus, l’accord qui est intervenu à la suite du dialogue et qui lui accorde une rallonge (l’élection présidentielle est prévue en avril 2018) n’est pas apprécié par l’Eglise catholique qui  avait suspendu sa participation au dialogue national. Elle propose que la transition ne dépasse pas 2017, et souhaite que le consensus du dialogue autour de la limitation du mandat présidentiel soit reformulé.

La Conférence épiscopale appelle ainsi à de nouvelles discussions entre les participants au dialogue et le rassemblement de l’opposition. Elle estime que les divergences actuelles ne sont pas de nature à instaurer un climat de paix. Les évêques exhortent les acteurs de la crise  à aplanir leurs divergences pour le bien de la République démocratique du Congo. Ils suggèrent à cet effet qu’un nouvel Accord soit signé afin de s’assurer que le Président Kabila ne se représentera pas pour un troisième mandat.

Les prélats ont également appelé  les Congolais à rester vigilants par rapport au respect de la vie humaine, de la Constitution, des institutions, de l’Etat et à ne pas céder à la manipulation ou à la violence.

Anani  GALLEY