La cybercriminalité au centre du Sommet africain de l’Internet

ecapital
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Les participants locaux et des experts internationaux ont discuté notamment de l'exigence d'une cybersécurité en Afrique pour garantir le processus de développement du continent.

L'échange de la stratégie nationale dans le domaine de la cybersécurité et la mise en œuvre d'une stratégie globale pour toutes institutions étatiques ont été évoqués également lors de ces assises.

Selon le directeur général de Djibouti Telecom, Mohamed Assoweh Bouh, la cybercriminalité est aujourd' hui l'une des formes de criminalité qui connaît la croissance la plus forte dans le monde.

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"De plus en plus de malfaiteurs exploitent la rapidité et la fonctionnalité des technologies modernes, ainsi que l'anonymat qu'elles permettent, pour commettre les infractions les plus diverses comme l'accès non autorisé à des services financiers en ligne, le piratage des données et des systèmes informatiques, le vol d'identité, la diffusion d'images d'abus pédosexuels, l'escroquerie aux enchères sur Internet, propagation de virus (…)", a-t-il expliqué. M. Bouh a indiqué par ailleurs qu'avec Internet, les cybercriminels ont aujourd'hui entre leurs mains un pouvoir de se livrer à la quasi-totalité des activités illicites en n'importe quel point du globe.

"Et ce n'est que le début, car avec les renforcements des connexions, le déploiement de la fibre optique et un cadre juridique pas encore adéquat, les cybercriminels pourraient trouver en Afrique un eldorado très juteux pour leur activité", a-t-il prévenu.

Un point de vue partagé par le représentant d'AfricaCERT, Jean Rober, qui a rappelé qu'il est impératif que tous les pays africains puissent développer leur stratégie nationale de lutte contre la cybercriminalité. Pour lui, cette stratégie doit permettre à ce que les infractions commises dans le cyberespace ne demeurent pas hors d'atteinte.

"Le siècle dernier, l'Afrique a raté le train de la révolution industrielle, nous devons tout faire pour ne pas rater aujourd'hui le TGV de la révolution numérique", a-t-il martelé. Les différents experts qui ont intervenu ont également pointé du doigt l'utilisation d'Internet par des terroristes, en particulier pour inciter à la radicalisation et pour recruter.  

Cette réalité fait peser une sérieuse menace sur la sécurité, tant au niveau national qu'international de notre continent, ont-ils dit. Pour les experts internationaux, cette menace persistante du cyberterrorisme doit contraindre tous les pays africains à se préoccuper des points faibles de la sécurité des infrastructures liées aux technologies de l'information telles que les centrales et les réseaux électriques ou les systèmes informatiques et de communication des services de l'État et des grandes entreprises.

L'Afrique dispose de professionnels de l'informatique, mais manque de spécialistes de la cybersécurité avec une formation adéquate, ont-ils rappelé.

"Le problème, c'est que nos pays ont déjà beaucoup de problèmes économiques et que, dans la définition des priorités, la cybercriminalité reste une préoccupation relativement marginale", explique pour sa part un représentant de la Côte-d'Ivoire, qui précise toutefois que certains pays africains comme le Kenya, l'Egypte ou encore l'Afrique du Sud ont déjà pris des mesures en ce sens. Au Kenya, 17,5 millions de dollars ont été dérobés dans le secteur bancaire suite à des actes cybercriminels, d'après une enquête du journal kenyan East African.