Crise alimentaire: La FAO inquiète du Soudan du Sud

Afriquinfos Editeur
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Pour le Fonds des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le pire est à venir. «Des cycles agricoles qui sautent dans les zones du pays ravagés par les conflits vont entraîner, d’ici mars 2015, l’épuisement des stocks alimentaires des ménages vivant dans les comtés les plus touchés, soit beaucoup plus tôt qu’en temps normal », s’inquiète Sue Lautze représentante de la FAO au Soudan du sud. Une crise qui va certainement durcir selon les prévisions car les mois d’avril et de juillet devraient connaître de graves pénuries alimentaires. Même les zones (Bahr-el Ghazal de l’Ouest, Warrap, Lacs…) considérées comme des greniers ne sont pas à l’abri de la crise alimentaire. Le manque d’intrants, de technologies et d’infrastructures sont entre autres des obstacles liés à cela.

Des situations qui font craindre le pire si on s’en tient au rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Selon le rapport, le nombre des victimes de l’insécurité alimentaire a plus que doublé par rapport à l’année 2013.

 «Lorsque je me suis rendu au Soudan du Sud le mois dernier, la résilience des populations locales était manifeste, même en présence de circonstances extrêmement difficiles. Les producteurs sud-soudanais sont en mesure de nourrir leur pays et d'atténuer la crise actuelle, mais ils ont besoin de notre aide maintenant », s’alarme Dominique Burgeon, Directeur de la Division FAO des opérations d'urgence et de la réhabilitation.

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 L’inquiétude est d’autant plus grande dans les comtés théâtres de violents combats. Dans ces régions, des Ong mettent en place des stratégies de rescousse aux populations. Mais l’accès à ces zones se révèle un frein. L’institution onusienne s’inquiète du sort des communautés dont leurs situations ne s’amélioreraient qu’en août 2015, la saison des récoltes. 

Des solutions préconisées

 La FAO s’active à faire d’urgence une levée de fonds de 32 millions de dollars afin de maintenir et d’étendre ses opérations au Soudan du sud.

 «Nous devons continuer à investir sur deux fronts: d'une part, dispenser une aide humanitaire pour empêcher les zones les plus touchées d'être catapultées dans une crise encore plus dramatique et, d'autre part, doper la production vivrière et les économies locales dans les zones les plus stables pour leur permettre de soutenir le relèvement d'autres régions du pays », préconise Sue Lautze.

 Pour le système des Nations unies,  «il est urgent de lancer des interventions de développement de la résilience pour renforcer les compétences, protéger les biens de production, générer des revenus et élargir l'accès aux marchés afin d'empêcher les communautés de basculer davantage dans l'insécurité alimentaire ». 

 En 2014, grâce à Emergency livelihood response programme, la FAO a apporté son aide à 3,2 millions de personnes soit 538.000 ménages auxquels 570.000 kits ont été distribués. Ce sont des kits de survie constitués des semences de culture de base, des légumes, des matériels vétérinaires…

Anani  GALLEY