Abidjan (© 2022 Afriquinfos)- Alpha Blondy, a mis en effervescence le public ivoirien lors d’un concert VIP, dans la soirée du vendredi 15 juillet 2002. Ce spectacle qui se déroulait au Palais des congrès de l’hôtel Ivoire marquait le premier du chanteur 26 ans après son dernier spectacle dans cette même salle. Pour la star mondiale du reggae, il s’agissait d’une ‘’réunion de famille’’ avec ses fans.
Intitulée ‘’Live Experience’’, ce spectacle qui s’incruste dans la célébration des 40 ans de carrière de l’artiste a tenu toutes ses promesses. Il est au-delà de 23h lorsque des notes annoncent « Brigadier Sabari ». Titre emblématique dénonçant les violences policières, qui lança en 1982 non pas seulement la carrière de l’artiste, mais ce qui constitue aujourd’hui quatre décennies de reggae made in Africa.
Crâne rasé, combinaison blanche comme un astronaute, celui que les fans surnomment Jagger, vide son sac d’exaspération. Il crache le feu, décrit et Fustige. Il tire à boulets rouges sur ces « marchands d’armes » qui tiennent, selon lui, en otage l’ONU pour semer des guerres et écouler leurs armes.
C’est tout le sens de l’opus « Pompier Pyromane » sur son nouvel album intitulé Eternity. Une chanson déjà adoptée par les mélomanes qui l’entonnent en chœur avec l’artiste encore plus virulent : « L’ONU est financée par les marchands d’armes, (…) ; il ne faut pas impliquer l’Afrique dans le train de la guerre ukrainienne ; (…) l’Afrique ne peut pas se payer le luxe de se faire la guerre », fustige-t-il devant un public en liesse.
L’actualité politique nationale et sous-régionale était également au rendez-vous. L’auteur de «Politiki a décrypté la rencontre, la veille, entre le président ivoirien Alassane Ouattara et ses prédécesseurs, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, comme une lueur de stabilité durable pour la Côte d’Ivoire.
En chantant « Multipartisme », il appelle à l’union de tous ses frères et sœurs Ivoiriens autours de cet élan de décrispation de la vie sociopolitique nationale. Car « nous ne sommes pas obligés d’être dans le même parti politique, mais nous devons nous entendre ».
« Cette rencontre (Ouattara-Bédié-Gbagbo) est (pour moi) comme l’homme qui marche sur la lune. Que cet amour continue pour la paix en Côte d’Ivoire », espère-t-il
Les plus fortes acclamations se sont faites lorsque le « Kôrô Seydou» demande aux autorités de la Côte d’Ivoire et du Mali à privilégier le dialogue pour que les militaires ivoiriens arrêtés le 10 juillet dernier soient libérés. Parce que “la honte du crocodile est aussi la honte du caïman”. Message du sage Alpha.
Diplomates et autorités sous le charme
« Alpha Blondy est magnifique. Il est magnifique ! », S’époumone l’ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire, Abdelmalek Kettani, débout, fredonnant le chant et faisant des pas de danse. Le diplomate est resté debout ces quelque deux heures de concert.
Outre M. Kettani, des membres du gouvernement et hauts cadres de l’administration ivoirienne, des chefs d’entreprises se sont défoulés au spectacle de Blondy et son orchestre le Solar Système. Le Premier ministre Patrick Achi qui a d’ailleurs ouvert ce concert s’était, émerveillé de le voir enfin se tenir.
« Alpha Blondy est une icône mondiale, et nous lui sommes reconnaissants pour avoir pensé à ses fans de Côte d’Ivoire en leur offrant ce concert après 26 ans. », avait-il notamment déclaré, qualifiant le chanteur de travailleur passionné qui représente un modèle de réussite pour la jeunesse.
L’amour avec « Sweet Fanta Diallo » était aussi au rendez-vous. Le légendaire hit était dédié à « toutes les femmes, les pétini go (jeunes filles) et les mamans du monde ». Mais il était aussi question de l’amour de Dieu à travers « Jah Glory », « Sébé Allah yé », « Massada », parce que pour l’auteur de « Love Power », « lorsque le pouvoir de l’amour l’emportera sur l’amour du pouvoir, là, il y aura une paix éternelle sur le terre ». Alors, « n’oublions pas de laisser l’amour en héritage à la terre », plaide-t-il, entre deux titres.
19 albums en 4 décennies
En 40 ans de carrière, Alpha Blondy cumule 19 albums. Engagé et provocateur, il aborde toujours des sujets tabous, évoquant la violence policière quotidienne, prônant la liberté d’expression, l’amour de Dieu et de son prochain, la tolérance, la paix et l’unité.
Vignikpo Akpéné
