Secrétariat de l’OIF : RSF évoque ses inquiétudes face à la candidature de la rwandaise Mushikiwabo

Afriquinfos
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Louise Mushikiwabo, SG de l'OIF (DR)
Louise Mushikiwabo, SG de l'OIF (DR)

Paris (© 2018 Afriquinfos) –Ce mercredi, l’ONG reporters sans Frontières (RSF) a dévoilé ses inquiétudes face à la candidature de la Rwandaise Louise Mushikiwabo à la tête de la Francophonie, soulevant que Mme Mushikiwabo est ministre d’un pays qui dispose d’ »un des pires systèmes de répression à l’égard des médias et des journalistes ».

En effet, le classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2018,  révèle que le Rwanda est 156e (sur 180 pays classés). « Seuls cinq pays ont un bilan pire que le Rwanda en matière de liberté d’information » parmi les 58 Etats membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), indique l’organisation de défense des journalistes.

Louise Mushikiwabo est l’une des figures favorites pour prendre les rênes de l’OIF lors du prochain sommet de cette organisation,  qui se tiendra en octobre.

Selon les pronostics, la cheffe de la diplomatie rwandaise a toutes les chances de devenir la prochaine Secrétaire Générale de la Francophonie, avec tous les importants soutiens qu’elle a reçus et en l’absence d’autres concurrents déclarés,

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Dans son communiqué, Christophe Deloire, secrétaire général de RSF s’interroge sur la manière dont l’OIF « va-t-elle pouvoir favoriser le pluralisme des médias et la liberté de la presse conformément à ses objectifs en matière de droits de l’homme, si elle est dirigée par l’une des principales dirigeantes d’un Etat qui piétine le droit à l’information et réprime les journalistes depuis 18 ans ».

« C’est la capacité de l’OIF à défendre les médias et les journalistes libres comme acteurs incontournables du développement dans l’espace francophone qui est en jeu ». Indique M. Deloire,

Selon RSF, « censure, menaces, arrestations, violences, assassinats… Le régime dirigé d’une main de fer par (le président rwandais) Paul Kagame depuis 2000, et dont Louise Mushikiwabo est ministre depuis près de 10 ans, dispose de l’un des pires systèmes de répression à l’égard des médias et des journalistes. Son président occupe une place de choix dans la galerie des prédateurs de la presse constituée par RSF », a-t-il dénoncé.

Au Rwanda depuis 1996, huit journalistes ont été tués ou sont portés disparus et 35 ont été contraints à l’exil, d’après Reportes Sans Frontière.

« Ces dernières années, le nombre d’exactions enregistrées par notre organisation a baissé mais la censure reste omniprésente et l’autocensure la règle pour éviter de faire partie du tableau de chasse du régime » rwandais, relève le communiqué.

Outre le soutien de l’Union africaine (UA) dont bénéficie déjà Mme Louise Mushikiwabo depuis le mois de juin, la rwandaise dispose également du soutien du président français Emmanuel Macron selon qui la direction de l’OIF  en Afrique.

Le prochain sommet de l’OIF est prévu pour avoir lieu les 11 et 12 octobre en Arménie. Après quatre ans de mandat à la tête de l’organisation, la Canadienne Michaëlle Jean est candidate à sa propre succession.

Vignikpo Akpéné