RDC : Un petit Paradis bientôt ravagé par le pétrole ?

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

Virunga est comme un monde parallèle à part entière : de vastes steppes, les neiges éternelles du Rwenzori, des marécages fourmillant de vie, des plaines de lave près des volcans actifs… Un véritable jardin d’Eden où la faune et la flore s’épanouissent et prospèrent, avec plus de 3.000 espèces animales différentes, dont beaucoup sont en voie de disparition. Comment ne pas adorer un tel endroit ?

Pourtant, il se pourrait bien que ce parc naturel situé dans le nord-est de la République démocratique du Congo, par ailleurs le plus ancien d’Afrique, soit prochainement transformé en vaste exploitation pétrolière. Des permis ont déjà été accordés pour 85% de sa surface, et certaines compagnies sont déjà en lice.

L’information a aussitôt fait réagir le Fonds mondial pour la nature (WWF), qui a critiqué haut et fort ces projets dans une campagne de mobilisation lancée jeudi dernier. Proposant des alternatives comme la production d’énergie hydraulique ou l’écotourisme, l’organisation souligne le danger que représenterait l’application d’une exploitation pétrolière du parc.

- Advertisement -

« Le pétrole serait un fléau » affirme Raymond Lumbuenamo, directeur du bureau de Kinshasa. « Ça aggrave toujours les conflits. Ça provoquera des sabotages. Le parc peut devenir comme le delta du Niger ». Des inquiétudes partagées par beaucoup d'institutions, à commencer par l'Unesco qui reconnaît le parc comme patrimoine de l'humanité.

En plus de la mise en péril d’une biodiversité d’une rare richesse, le danger concerne également les populations qui habitent le parc. Près de 50.000 personnes dépendent en effet du par cet pâtiraient grandement de ces modifications. De plus, faire intervenir le pétrole dans une région déjà agitée de troubles politiques et terroristes presque constants ne ferait, selon WWF, qu’envenimer une situation déjà fort précaire.

Total s’est engagé solennellement à ne pas exploiter de pétrole dans le parc naturel des Virunga. Mais ce n’est pas le cas du britannique Soco, qui resterait intéressé par l’offre. Le groupe s’affirme tout de même « très sensible » à la valeur environnementale du parc, assurant que son arrivée ne ferait que favoriser le développement économique de la région, menant en amont de solides études d’impact environnemental et social.

Soco clame que son projet « n’est pas comme les autres projets d’exploitation ». Une belle promesse qui pourrait coûter très cher à la région, si elle n’était pas tenue.

Une promesse que WWF ne croit pas, d’ailleurs.
 

Afriquinfos