Afrique de l’est : La FAO alerte sur la détérioration de la situation alimentaire

Rome (© Afriquinfos 2017)-Selon une alerte émise jeudi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les faibles pluies tombées à travers la région est-africaine ont aggravé les souffrances liées à la faim, asséché les terres et pâturages et provoqué des milliers de décès au sein du bétail.

Les zones les plus affectées, sur lesquelles sont tombées moins de la moitié des précipitations normales de saison, sont situées au centre et au sud de la Somalie, au sud-est de l’Ethiopie, au nord et à l’est de Kenya, au nord de la Tanzanie et au nord-est et au sud-est de l’Ouganda.

L’alerte, émise par le Système mondial d’information et d’alerte rapide (SMIAR) avertit que cette nouvelle saison de faibles pluies, la troisième consécutive, a sérieusement dégradé la résilience des familles et qu’il est nécessaire et urgent de soutenir leurs moyens d’existence.

«Pour la troisième saison consécutive, les familles ont dû faire face à des pluies insuffisantes, elles manquent à présent de solutions pour s’en sortir. Elles ont besoin d’aide dès maintenant avant que la situation ne se détériore davantage», a déclaré M. Dominique Burgeon, Directeur de la Division des urgences de la FAO.

Les besoins humanitaires en hausse

Le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire dans les cinq pays mentionnés auparavant, estimé actuellement à près de 16 millions, a augmenté d’environ 30 pour cent depuis la fin de l’année 2016. En Somalie, près de la moitié de la population est en situation d’insécurité alimentaire mais une aide humanitaire délivrée en temps opportun a permis d’éviter la famine jusqu’à présent, il est cependant important qu’elle se poursuive. La situation à travers la région devrait encore se détériorer dans les prochains moins avec le début de la saison sèche et un démarrage précoce de la saison creuse.

La sécurité alimentaire des éleveurs suscite de vives inquiétudes en Ethiopie, au Kenya et en Somalie, où les taux de mortalité animale sont élevés et où la production laitière tirée du bétail survivant a fortement baissé, entraînant des conséquences négatives sur la sécurité alimentaire et la nutrition.

«Lorsque l’on sait à quel point le lait est essentiel pour le développement des enfants âgés de moins de cinq ans et les dommages irréversibles que son absence peut entraîner, il est évident qu’aider les éleveurs à faire face à cette sécheresse est primordial», a indiqué M. Burgeon.

Les prix du bétail ont chuté en raison de l’état physique déplorable des animaux et à cela s’ajoute la hausse des prix des céréales. Tous ces éléments ont contribué à limiter l’accès des éleveurs à l’alimentation. La situation des pâturages et du bétail devraient, eux aussi, se détériorer de plus belle, au moins jusqu’à la prochaine saison des pluies en octobre.

Les prix des céréales vont fortement augmenter en raison de la baisse des stocks et des inquiétudes liées aux résultats  des campagnes agricoles actuelles. Les prix en mai se sont rapprochés des niveaux record dans la plupart des marchés et ont presque doublé par rapport à l’année dernière à la même période.

Innocente Nice

 

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