Centrafrique : une moyenne de 7 morts par jour sur 10 000 en Centrafrique (MSF)

ecapital
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Selon MSF, une première enquête réalisée au mois d’août 2010 donnait le chiffre de 3 morts sur 10000 personnes chaque jour. Mais la dernière enquête menée entre février et novembre 2011 dans la région de Carnot, (une zone diamantifère de l'Ouest du pays) et les sous-préfectures de Boda, Boganda, Boganangone et Gazi (Sud), donnent 7 morts sur 10000 personnes, d'où un taux de mortalité "au-dessus du seuil d'urgence".

"Aucune de ces sous-préfectures ne soit en proie à des conflits", a indiqué le document. Par ailleurs ces cas de mort sont pour la plupart la conséquence "d'épidémies saisonnières, d'une économie en panne, des conflits et déplacements de populations ainsi que d'un système de santé très faible". Mais il y a aussi l'accroissement de la pauvreté dans les zones minières à cause de la fermeture des mines de diamant en 2009-2010 qui a eu un impact négatif sur le revenu de la population.

Les autres principales maladies à l'origine de la mortalité sont selon MFS celles susceptibles de prévention et de soin, comme le paludisme, le VIH-Sida, la tuberculose mais qui continuent de tuer. Ce qui fait que "la République Centrafricaine pays se trouve dans un état d'urgence médicale chronique", indique le document.

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Les données fournies par MSF montrent que le paludisme est la première cause de morbidité et de mortalité chez les enfants et qu'à l'échelle nationale, sur 1 997 décès enregistrés en 2009, 670 étaient dus à un paludisme sévère et 330 à une anémie (très probablement causé par le paludisme). De même Centrafrique reste le pays d'Afrique centrale où le taux de prévalence du sida le plus élevé (5,9%).
MSF constate que les programmes nationaux de lutte contre le VIH et la tuberculose ne sont pas adaptés, soulignant des ruptures prolongées et à répétition des produits antirétroviraux à travers le pays. "Le pays avait connu une rupture de stock désastreuse de tous les médicaments antirétroviraux en 2008", rappelle MSF.

Chez les enfants, l'insuffisance d'une couverture vaccinale des maladies infantiles est l'une des causes de mortalité (la rougeole, la méningite, le tétanos néonatal, la coqueluche, la fièvre jaune et la poliomyélite. "En 2009, seuls 9 districts sur 24 ont atteint une couverture de 80% du vaccin DTP3 (Diphtérie, tétanos et coqueluche) et 5 districts ont atteint 90%", expliqué le rapport.
Médecins sans frontières souligne enfin "le désintérêt de la communauté internationale" pour la Centrafrique et estime que pour le moment, seule "l'aide humanitaire peut aider à diminuer le nombre de morts liés aux maladies endémiques et aux épidémies, ainsi qu'à limiter les conséquences sanitaires de crises, conflits ou déplacement de la population.