Naufrage de migrants au Maroc: Au moins 16 morts, les recherches continuent

Afriquinfos Editeur
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Des proches de jeunes candidats à l'émigration attendent sur la plage à Casablanca (ouest du Maroc) le 2 octobre 2019 avec des espoirs de plus en plus ténus de les revoir vivants alors que les travaux de secours se poursuivent après le naufrage d'une embarcation au large du Maroc.

Un total de 16 corps ont été retrouvés après le naufrage d’une embarcation transportant une cinquantaine de jeunes migrants marocains sur la côte atlantique au large de Casablanca (ouest), selon les informations recueillies sur place par l’AFP auprès des familles et des secouristes.

Les premiers corps ont été repêchés ou rejetés par les vagues samedi et les recherches se poursuivent depuis. Quelques familles des jeunes candidats au départ, tous originaires d’une région rurale proche de Marrakech (centre), ont afflué sur la côte, avec des espoirs de plus en plus ténus de les revoir vivants. Mercredi, une petite foule attendait ainsi sur la plage de Nahla, au nord de Casablanca, soutenue par des volontaires. « Le problème c’est la pauvreté et le chômage, il n’y a pas de routes, pas d’écoles, pas de travail dans notre région », dit Amina, une quadragénaire éplorée venue chercher son neveu de 23 ans, porté disparu depuis samedi. Trois rescapés ont été transportés inconscients dans un hôpital samedi et sont depuis rentrés chez eux. Il y avait 56 passagers à bord de l’embarcation, tous jeunes, selon des témoignages concordants. Depuis janvier, plus de 15.000 migrants sont arrivés en Espagne par la mer, 45% de moins que sur les huit premiers mois de 2018, selon les autorités espagnoles.

L’Union européenne (UE) a engagé 140 millions d’euros en 2018 pour la gestion des migrations au Maroc, qui était devenu une route migratoire majeure ces dernières années. L’Espagne a en outre débloqué en août 32 millions d’euros au royaume pour le contrôle de l’immigration clandestine, après l’octroi en juillet de 26 M EUR pour « la fourniture de véhicules au ministère de l’Intérieur marocain ». Les départs s’organisent le plus souvent depuis la côte méditerranée du nord du Maroc, à quelques dizaines de kilomètres du sud de l’Espagne, beaucoup plus rarement Casablanca, située à plus de 350 kilomètres des côtes espagnoles. Les candidats au départ viennent le plus souvent de pays d’Afrique de l’Ouest. Mais ces deux dernières années ont vu se multiplier les tentatives de jeunes marocains, prêts à tout pour quitter leur pays, marqué par de profondes inégalités sociales et territoriales, avec des perspectives d’avenir plombées par le chômage.

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