Lutte anti-corruption: mandat d’arrêt lancée contre l’ex-ministre nigériane du pétrole

Afriquinfos
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Abuja (© 2018 Afriquinfos)-  Au Nigeria, l’agence anti-corruption du pays a annoncé lancer un mandat d’arrêt contre l’ex-ministre du Pétrole Diezani Alison-Madueke, actuellement poursuivie au Royaume-Uni, afin qu’elle soit jugée dans son pays pour le détournement présumé de millions de dollars d’argent public.

Selon un communiqué, la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) a « déposé une demande de mandat d’arrêt contre celle qui est exilée à Londres, condition préalable au protocole d’extradition de Diezani ».

L’ex-ministre et Jide Omokore, un homme d’affaires de son entourage, sont convoqués par la justice le 25 février prochain pour avoir « accepté et offert des cadeaux » illégalement ainsi que pour « actes de conspiration » liés à des affaires de corruption au Nigeria, indique un communiqué

« L’EFCC l’a convoquée dans le cadre de l’enquête et elle a refusé de s’y soumettre, mais tous les moyens sont mis en place pour s’assurer qu’elle se présentera devant le tribunal », ajoute le communiqué.

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Mêlée à plusieurs enquêtes pour blanchiment d’argent et corruption aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Italie et au Nigeria, Diezani Alison-Madueke, fut ministre de l’ancien président Goodluck Jonathan jusqu’en 2015

Première femme à diriger l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Mme Diezani avait été arrêtée à Londres en octobre 2015, où un tribunal a ordonné le gel de cinq propriétés de luxe liées à ses affaires, avant d’être libérée sous caution en attendant son procès.

L’ex-ministre de 57 ans a toujours nié avoir détourné des millions de dollars de juteux contrats pétroliers et des caisses de l’Etat lorsqu’elle était aux affaires. Elle disposait  aussi à Lagos qu’à d’Abuja des biens matériels lui appartenant mais ont été saisis par la justice nigériane ces derniers mois.

Le gouvernement nigérian avait jusque-là semblé se satisfaire qu’elle puisse être jugée en Grande-Bretagne plutôt que dans son pays, où Mme Alison-Madueke compte encore des soutiens politiques influents et où le système judiciaire est notoirement corrompu et critiqué pour sa lenteur.

Mais le patron de l’EFCC, Ibrahim Magu, avait affirmé mi-novembre que l’enquête britannique piétinait, protestant contre le fait qu’aucune poursuite n’ait été lancée.

V.A.