Gabon: Le Gouvernement accuse le camp Ping de crimes contre l’humanité et saisit la CPI

Afriquinfos
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LIBREVILLE (© 2016 Afriquinfos)- Au cours d’une conférence de presse tenue ce jeudi à Libreville, la ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Denise Mekam’ne a annoncé qu’elle a saisi la procureure près de Cour pénale internationale(CPI) pour une enquête, suite à la gravité des crimes perpétrés par les partisans du candidat Jean Ping, au lendemain de la publication des résultats de l’élection présidentielle du 27 août dernier par la CENAP (Commission électorale).

Dame Dénise Mekam’ne a déclaré que la saisine de la Cour pénale internationale découle de la volonté du gouvernement de faire la lumière sur les conséquences des violences post-électorales marquées par des crimes contre l’humanité, un domaine qui est du ressort de cette juridiction internationale. «La Garde des sceaux de la République gabonaise, Denise Mekam’ne a saisi ce 21 septembre 2016 la procureure près de la Cour pénale internationale (CPI) en application de l’article 14 du statut de Rome, aux fins de dénoncer plusieurs crimes relevant de la compétence de la Cour, crimes commis dans le contexte des élections présidentielles par les partisans de Jean Ping», a-t-elle indiqué.

«Le Gabon demande instamment à la procureure près de la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête et d’envoyer dans les plus brefs délais des enquêteurs sur place. Ceux-ci auront pour mission de constater les crimes déjà commis et de prévenir dans un proche avenir la survenance d’actes de déstabilisation du pays et de recours de violences», a-t-elle dit.

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Toujours selon le communiqué transmis, «le Gabon appuie sa requête sur une série d’éléments et de faits faisant apparaître la commission de crimes contre l’humanité, en l’espèce des actes de privation grave de liberté et de persécution, ainsi que des propos incitant à la commission de crimes de génocide».

La ministre explique enfin que cette procédure a été engagée «parce que ce qui devait rester un défi électoral et républicain peut prendre des contours inattendus où la vie des Gabonais est en jeu. Nous nous entourons d’avocats renommés, respectés et de tous horizons politiques, culturels et philosophiques. Aucun d’eux n’a jamais été mêlé aux dérives de ce que l’on nomme «la françafrique».

Le Gabon a mandaté un collège d’avocat pour sa défense dans cette saisine de la CPI. Celui-ci est constitué notamment de maîtres Patrick Klugman, Ivan Terel, Christophe Ingrain, avocats au barreau de Paris, de Bertrand Homa Moussamou, avocat au barreau du Gabon ainsi que de David Chilstein, professeur de droit pénal à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne.

VIGNIKPO AKPENE