Alassane Ouattara veut faire de la Côte d’Ivoire une "plate-forme de sécurité régionale"

ecapital
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"Nous avons décidé d'entamer des négociations d'un accord de coopération car nous avons la volonté de faire de la Côte d'Ivoire une plate-forme de défense et de sécurité au niveau régional", a déclaré Alassane Ouattara à l'issue d'une audience qu'il a accordée au Premier ministre français, François Fillon, arrivé à Abidjan jeudi soir pour une visite officielle de deux jours.

Pour M. Ouattara, ces négociations prévues pour démarrer "dès septembre" devraient inclure le maintien d'une base militaire en Côte d'Ivoire.

"La Côte d'Ivoire est un pays important d'Afrique, et de l'Afrique de l'ouest notamment, où il y a des risques de déstabilisation, de trafic de drogues et de terrorisme", a-t-il expliqué.

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Les accords de défense entre la Côte d'Ivoire et la France ont été signés au lendemain de l'indépendance en 1960.

Très souvent décriés, ces accords sont perçus par des observateurs et une frange de la population comme une atteinte à la souveraineté du pays et un moyen de l'ex puissance coloniale d'avoir une main mise sur les dirigeants qu'elle peut porter au pouvoir ou déchoir à souhait.

Alassane Ouattara, engagé dans un bras de fer autour du fauteuil présidentiel avec Laurent Gbagbo à l'issue du scrutin du 28 novembre dernier, a défait militairement son rival grâce à un appui décisif des soldats français de la force Licorne et des Casques bleus de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire ( ONUCI) à ses hommes.

La France a décidé de ne garder d'ici la fin de l'année que 300 soldats sur près de 900 actuellement, après avoir dissous en 2009 son 43ème bataillon d'infanterie de marine d'Abidjan.

Le maintien de la base militaire "peut se faire dans le cadre d'un accord de défense revu qui n'a pas pour vocation de porter secours à un gouvernement quelconque", plaide Alassane Ouattara.

"Nous avons besoin de l'appui de la France dans le cadre de la reconstruction de la nouvelle armée", a-t-il insisté citant les besoins en matériels, en formation et en équipements.

"La France restera aux côtés de la Côte d'Ivoire en matière de sécurité", a promis François Fillon tout en précisant que son pays "n'a pas vocation à assurer la sécurité de la Côte d'Ivoire".

"Nous allons négocier un nouvel accord de défense et nous souhaitons apporter dans cet accord tout notre concours aux forces ivoiriennes", a-t-il ajouté.

Le gouvernement d'Alassane Ouattara est confronté à des défis sécuritaires et à la lourde tâche de construire une armée ivoirienne homogène après les affrontements post-électoraux qui ont fait plus de 3 000 morts et plus de 100 000 déplacés et réfugiés.