CPI: Le séjour pénitentiaire mouvementé de Jean-Pierre Bemba à la Haye se complique

Afriquinfos
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Accusé de crimes de guerre et crimes contre l’Humanité à la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye, ses avocats sont épinglés par une affaire de pots-de-vin versés aux témoins.

«Les actes présumés de subornation de témoins de l’ex-vice président congolais Jean-Pierre Bemba et ses avocats montrent jusqu’où les accusés étaient disposés à aller pour cacher leur conduite illicite», a détaillé ce mardi l’accusation de la CPI. C’était lors du premier jour des plaidoiries dans cette affaire.

«Il y a, parmi les accusés, ceux qui ont agi pour essayer de corrompre et d’influencer, ceux qui ont payé et reçu des cadeaux, ceux à qui l’on a promis une réinstallation et une sécurité, ceux à qui l’on a demandé de mentir lors de leur déposition», a ajouté Kweku Vanderpuye, membre du bureau de la Procureure.

A l’en croire, Jean-Pierre Bemba «avait beaucoup à perdre dans son procès: sa fierté, sa stature, sa réputation, son pouvoir politique, la possibilité d’une victoire lors des élections présidentielles, sa liberté». Selon la Procureure de la CPI Fatou Bensouda, des sommes d’argent auraient été versées aux témoins afin qu’ils donnent de faux témoignages. Huit (08) témoins ont avoué avoir menti ; deux autres ont été payés quelques heures avant leur départ à La Haye. Narcisse Arido, témoin de la défense est également poursuivi par la CPI dans cette affaire de corruption. A en croire l’accusation, la méthode de corruption a consisté à soudoyer les témoins par l’argent.  Cela passe par le mot de passe «faire un whisky» qui veut dire faire un transfert d’argent pour les «témoins».

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Mais selon l’avocate Melinda Taylor, l’une des conseils de Jean-Pierre Bemba, son client «n’a fait que ce ceux qui se défendent sont en droit de faire». Selon elle, il n’y a rien de grave à cela. «Il n’y a rien d’illégal à indemniser les témoins, l’accusation le fait tout le temps», a-t-elle déclaré. Jean-Pierre Bemba encourt une peine de 25 ans de détention. Il est accusé d’avoir autorisé sa milice à perpétrer de graves exactions en 2002 et 2003 en Centrafrique.

 Anani  GALLEY