Congo : des ONG dénoncent le silence de la communauté internationale sur la violation des droits humains

Afriquinfos
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Brazzaville (© 2018 Afriquinfos) Dans un communiqué conjoint rendu public hier, des ONG dénoncent de « graves » violations des droits de l’homme observées depuis 2015 au Congo. Et demandent à la communauté internationale d’intervenir.

Parmi les ONG signataires du communiqué, Amnesty International, l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral (ADHUC), Tournons la page (TLP) et la Commission épiscopale justice et paix (CJP).

Un document d’une page qui décrit une situation congolaise des plus alarmantes en matière des droits de l’homme depuis le référendum constitutionnel de 2015 qui a permis au président Sassou de briguer un troisième mandat consécutif lors de la présidentielle anticipée de 2016. « Depuis le référendum constitutionnel d’octobre 2015 et les élections présidentielles de mars 2016, fortement contestés tant par l’opposition que la communauté internationale, les autorités ont mené une vague d’arrestations d’opposants et interdit les manifestations pacifiques », peut-on lire dans le communiqué.

Ces inculpations fallacieuses utilisées pour détenir les opposants et activistes sont un affront aux engagements du pays à respecter la liberté d’expression et de manifestation pacifique

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À en croire ces ONG, plus de 20 opposants dont Jean Marie-Michel Mokoko et André Okombi-Salissa, deux candidats malheureux à la présidentielle de 2016 sont derrière les barreaux. Principaux chefs d’accusation, « atteinte à la sûreté de l‘État », « détention illégale d’armes et munitions de guerre » et « troubles à l’ordre public ».

Il y a aussi que ces détenus seraient souvent torturés par des geôliers. « Le 24 janvier 2017, Modeste Boukadia, président du Cercle des démocrates et républicains du Congo (CDRC, opposition), arrêté un an plus tôt, a été admis dans une clinique de Pointe-Noire, pour des blessures que des surveillants de la maison d’arrêt lui avaient infligées en le rouant de coups. Les violences subies en détention lui ont causé deux fractures des lombaires, une hypertension artérielle et un problème cardiaque. Noël Mienanzambi Boyi, président de l’Association pour la culture de la paix et de la non-violence et animateur dans une station de radio locale, a aussi subi des actes de torture pendant sa détention, après son interpellation en janvier 2017 ».

Si les autorités congolaises dont Ange Wilfrid Bininga ministre de la Justice congolaise se sont toujours défendues des arrestations arbitraires, la société civile tant nationale qu’internationale voit en ces arrestations « arbitraires » et « traitements inhumains », une politique « bien huilée » de suppression de la liberté d’expression. « Ces inculpations fallacieuses utilisées pour détenir les opposants et activistes sont un affront aux engagements du pays à respecter la liberté d’expression et de manifestation pacifique. Elles ne constituent en aucune manière, une solution pour assurer la sécurité ou la paix durable au Congo », estime Moke Loamba, Président de l’ADHUC.

V.A.