Les étudiants des beaux-arts de Casablanca ont initié un mouvement de contestation jeudi 15 mai afin de réclamer la reconnaissance de leur diplôme par l’Etat. Ceci empêche les étudiants de poursuivre leurs études à l’étranger. Le mouvement réclame aussi de meilleurs conditions d’études, moins d’absentéisme des professeurs et des cours de meilleure qualité.
– Des étudiants désenchantés –
Cette mobilisation est une opportunité pour les étudiants, qui ont l’occasion de s’exprimer et de dire leurs ressentiments. Ce sont pour la plupart des étudiants déçus qui se sont adressés aux médias. Sans grande illusion ils expliquent que l’art intéresse peu au Maroc. En conséquence, ils estiment que leur passion est tuée par une école où l’administration ne respecte pas la liberté artistique et où les enseignements sont de mauvaise qualité. Ils dénoncent des professeurs absents, des cours où ils ne font rien d’autres qu’attendre et s’indignent devant l’absence de paiement de certains de leurs professeurs depuis neuf mois.
A Casablanca, tous les étudiants des beaux-arts se sentent concernés par le mouvement. Les plus assidus et ceux qui tiennent à assister aux cours les plus importants montraient aussi leur soutien. Ils portaient un brassard blanc en signe de protestation. Ils craignent tout de même de se faire expulser de l’établissement pour avoir participer à ce mouvement, dont les principaux meneurs sont des « anciens » de l’école.
– Il fait un malaise mais reste enfermé dans l’école –
Mercredi, la direction avait annoncé la suspension des cours jusqu’à la fin de la semaine à cause de l’importance que prenait le mouvement. Une opportunité que les étudiants ont utilisée pour se faire entendre et organiser des manifestations. Jeudi, ils avaient l’intention de réaliser une œuvre d’art pour dénoncer la situation mais le personnel leur a rapidement confisqué leurs chevalets. Les grilles de l’école ont été fermées, enfermant des dizaines d’étudiants à l’intérieur de l’établissement.
Alors qu’il faisait partie de ces étudiants enfermés, un élève a fait un malaise. Le personnel de l’école n’est pas intervenu pour l’aider. Il a donc été secouru par ses camarades et les secours. Un évènement qui aurait pu mal se finir…
