Etats-Unis (© 2019 Afriquinfos)- La romancière américaine et première femme noire à avoir reçu le prix Nobel de littérature Toni Morrison, prix Nobel de littérature en 1993, s’est éteinte lundi soir à l’âge de 88 ans.
Suite à cette annonce, l’ex-président démocrate Barack Obama lui a rendu mardi un vibrant hommage, la qualifiant dans un tweet de « trésor national ». « Son écriture représentait un superbe et profond défi à notre conscience et à notre imagination morale », a écrit l’ancien président, qui avait décerné la prestigieuse médaille de la Liberté à la romancière lors d’une cérémonie à la Maison Blanche le 29 mai 2012.
« Toni Morrison est décédée paisiblement la nuit dernière, entourée de sa famille et de ses amis », a précisé un communiqué de ses proches. Le texte précise que l’écrivaine est décédée à l’issue d’une courte maladie, sans préciser laquelle. Descendante d’une famille d’esclaves, Toni Morrison est connue pour avoir donné une visibilité littéraire aux Noirs.
Descendante d’une famille d’esclaves, Toni Morrison est connue pour avoir donné une visibilité littéraire aux Noirs.
Connue pour le best-seller Beloved, qui lui a valu le Pulitzer en 1988, mais aussi Sula, Jazz et Paradise, Toni Morrison est considérée comme une des autrices les plus importantes de la littérature américaine.
Unique femme noire à avoir décroché le Nobel de littérature, « son art romanesque, caractérisé par une puissante imagination et une riche expressivité, brosse un tableau vivant d’une face essentielle de la réalité américaine », avait indiqué à l’époque l’Académie suédoise.
Auteur de 11 romans en six décennies
Toni Morrison a écrit onze romans sur une période couvrant six décennies, mais également des essais, des livres pour enfants, deux pièces de théâtre et même un livret d’opéra. Elle a exploré toute l’histoire des Noirs américains depuis leur mise en esclavage jusqu’à leur émancipation dans la société américaine actuelle.
Superstar aux États-Unis, chacun de ses livres et chacune de ses apparitions publiques étaient acclamés. Éditrice dans les années 1960 et 1970 chez Random House, elle a contribué à cette époque charnière à la mise en avant de nombreux auteurs noirs et à la publication des autobiographies de Mohamed Ali et Angela Davis. Professeur d’anglais à l’université de New York, elle a longtemps enseigné la littérature à Princeton.
Son premier roman, The Bluest Eye a été publiée a 39 ans. C’est en écrivant son deuxième, Sula (1973), qu’elle eu le déclic et a décidé de devenir romancière: « Avant, l’écriture n’était qu’un jeu », avait-elle raconté en 2009 à L’Express.
En octobre 1998, la romancière avait ainsi qualifié Bill Clinton de « premier président noir des Etats-Unis »: « Il présente toutes les caractéristiques des citoyens noirs. Un foyer monoparental, une origine très modeste, une enfance dans la classe ouvrière, une grande connaissance du saxophone et un amour de la junk food digne d’un garçon de l’Arkansas. »
Innocente Nice