Oxfam met en évidence les inégalités extrêmes en Afrique de l’Ouest

Afriquinfos Editeur
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Abuja (© 2019 Afriquinfos)-  Dans son rapport d’information paru le mardi 09 juillet, l’ONG Oxfam fait cas des inégalités persistantes en Afrique de l’Ouest. Elle indique que cette région est la moins égalitaire de tout le continent et que ses dirigeants en font le moins pour réduire ces inégalités.   

Les conclusions d’Oxfam se basent l’engagement des pays d’Afrique de l’Ouest en matière de dépenses publiques, de fiscalité et de marchés du travail. L’indice d’Oxfam de l’engagement à la réduction des inégalités (ERI) montre que les gouvernements d’Afrique de l’Ouest sont les moins engagés de tout le continent en matière de réduction des inégalités. S’ils ne font rien pour renforcer radicalement leur engagement à réduire les inégalités, la crise risque de s’aggraver. Les gouvernements doivent promouvoir une fiscalité progressive, augmenter les dépenses sociales, renforcer la protection du marché du travail, investir dans l’agriculture et défendre le droit à la terre des agricultrices et agriculteurs familiaux ; la CEDEAO, quant à elle, doit se donner comme priorité la lutte contre les inégalités et élaborer un plan d’action régional visant à améliorer considérablement la performance de la région en la matière.

Selon le rapport établi en collaboration avec Development Finance International, une société de conseil financier, les pays d’Afrique de l’Ouest connaissent une croissance fulgurante et figurent parmi les meilleurs classements au plan continental et mondial. Pourtant les fruits de cet essor économique ne bénéficient qu’à une minorité. Cette dernière de l’ordre d’1% gagne plus que le reste de la population de la région réunie.  Les inégalités s’approfondissent et les plus riches amassent encore plus de fortune tandis que les plus pauvres s’enfoncent dans une lisère indicible. Pour illustrer cette situation, Oxfam et DFI ont pris l’exemple du Nigeria où selon le rapport, « environ 24 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour faire passer l’ensemble des Nigérians au-dessus du seuil de pauvreté extrême, fixé à 1,90 dollar par jour. En comparaison, la richesse cumulée des cinq Nigérians les plus riches s’élève à 29,9 milliards de dollars, plus que l’intégralité du budget du pays en 2017 ». C’est aussi le cas du Ghana, 2ème économie d’Afrique de l’Ouest où « les 10 % les plus riches des Ghanéens sont dorénavant responsables de 32 % de la consommation totale du pays. Cela représente une consommation supérieure à celle combinée des 60 % les plus pauvres de la population, tandis que les 10 % Ghanéens les plus pauvres n’en consomment que 2 %. ».

Selon Oxfam si ces inégalités perdurent, la faute en incombe au gouvernants qui ont tout simplement fat le choix de ne pas prendre les mesures pour combler cette fracture. « Les inégalités et la pauvreté ne sont pas des fatalités : ce sont les résultats de choix politiques. La lutte contre les inégalités est essentielle dans le combat contre la pauvreté extrême. En effet, si les pays ne parviennent pas à réduire sensiblement l’écart entre les plus riches et le reste de la population, l’éradication de l’extrême pauvreté ne restera qu’un rêve. Les gouvernements ne sont pas les seuls à devoir se mettre à l’œuvre pour réduire les inégalités, mais sans eux tout succès sera impossible », prévient-on dans le document.

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S.B.