Le Congolais Bosco Ntaganda sera fixé sur son sort ce lundi (CPI)

Afriquinfos Editeur
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La Haye (© 2019 Afriquinfos)- Détenu à La Haye depuis 2013 pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés, l’ancien chef de guerre congolais Bosco Ntaganda saura ce lundi le jugement qui sera prononcé a son encontre.

Les juges de la Chambre de première instance de la Cour pénale internationale (CPI) rend son jugement ce lundi matin. Ils diront si M. Ntaganda est « innocent ou coupable, au-delà de tout doute raisonnable, des charges portées à son encontre », a indiqué la CPI.

Il est reproché à Bosco Ntaganda d’avoir recruté des enfants soldats et d’avoir commandité des meurtres, pillages et viols commis par ses troupes en 2002 et 2003 en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).

Au cours de son procès débuté en septembre 2015, l’accusation a dressé à l’aide de témoignages un tableau épouvantable des exactions présumées commises sous ses ordres, comme des exécutions à coups de machette et des femmes enceintes éventrées.

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L’homme à la moustache en trait de crayon a quant à lui assuré être un « révolutionnaire » et non un criminel, rejetant son surnom de « Terminator ».

M. Ntaganda, 45 ans, doit répondre de 13 crimes de guerre et de cinq crimes contre l’humanité, pour lesquels il a plaidé non coupable en 2015.

Ancien général redouté de l’armée congolaise,

Selon des ONG, plus de 60.000 personnes ont perdu la vie depuis l’éclatement en 1999 de violences sanglantes en Ituri, région instable et riche en minéraux.

Leader charismatique

Bosco Ntaganda est né au Rwanda, où il a fait ses armes avec le Front patriotique rwandais (FPR). Il a joué un rôle central dans la planification des opérations de l’Union des patriotes congolais et de son bras armé, les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), avait martelé en août l’accusation lors de la dernière phase de son procès.

Général de l’armée congolaise de 2007 à 2012, il est ensuite devenu l’un des membres fondateurs du groupe rebelle M23, qui a finalement été défait par les forces du gouvernement congolais en 2013.

A la suite de dissensions accompagnées de combats au sein du mouvement, Ntaganda est contraint à fuir au Rwanda, et à se réfugier à l’ambassade des États-Unis à Kigali, d’où il demandera son transfert à la CPI, chose inédite dans l’histoire de la juridiction.

Bosco Ntaganda est l’un des cinq chefs de guerre congolais à avoir été traduits devant la Cour, fondée en 2002 pour juger des pires atrocités commises dans le monde.

En mars 2012, la CPI a condamné à 14 ans de prison Thomas Lubanga, ancien chef de M. Ntaganda dans les FPLC.

Xavier-Gilles CARDOZZO