Cap (© 2019 Afriquinfos)-Suite à une vague récente de meurtres et de violences attribuées aux gangs criminels au Cap, deuxième ville de l’Afrique du sud, des éléments de l’armée du pays ont été observée ce jeudi dans plusieurs quartiers sensibles de la ville en question ans le cadre d‘une opération qui vise à aider la police à y rétablir l’ordre.
Jeudi après-midi, dans le township de Manenberg, dans l’est de la mégapole, de nombreux véhicules blindés ont fait leur entrée ainsi que des soldats casqués et équipés de leurs fusils d’assaut ont mené une patrouille à pied aux côtés de policiers, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Les soldats de la SANDF sont déployés pour aider la police à rétablir l’ordre et à maintenir la paix dans des communautés qui sont terrorisés par les gangs », a justifié jeudi le président Cyril Ramaphosa devant le Parlement. « Nous devons sauver des vies », a ajouté le chef de l’Etat.
Dans une déclaration, le chef d’état-major des Forces sud-africains de défense (SANDF), le général Solly Shoke, avait annoncé la semaine dernière l’entrée en scène pour trois mois de « l’équivalent d’un bataillon » dans les townships des Cape Flats, considérés comme l’une des zones les plus violentes du pays.
Un soulagement pour les habitants
L’arrivée des militaires jeudi a été accueillie comme un soulagement par les habitants.
« Quand j’ai vu les camions militaires, c’était fantastique parce que j’ai vu de grands sourires apparaître sur les visages des enfants, je les ai vus danser et chanter », a dit à l’AFP Nadia Hopley, 36 ans, une chômeuse de Hanover Park.
« Les enfants peuvent enfin jouer en paix sans entendre de coups de feu », a poursuivi cette mère de quatre enfants.
En Afrique du Sud, le recours aux moyens militaires pour épauler la police est régulier notamment pour maintenir l’ordre dans les grandes villes pendant les fêtes de fin d’année.
En avril dernier, le nombre de meurtres avait progressé de 6,3% dans la province du Cap-occidental, dont Le Cap est la capitale, par rapport au même mois de l’année 2018, d’après le ministre de la Police, Bheki Cele.
L’Afrique du Sud figure aux premières places du palmarès des pays les plus violents de la planète Avec 57 meurtres par jour l’an dernier, soit plus de 20.000 par an,
Lors de la publication des statistiques annuelles de la criminalité l’an dernier, le ministre de la Police n’avait pas hésité à comparer certains quartiers du pays à des « zones de guerre ».
Pour information, le dernier déploiement de l’armée au Cap remonte à 2017.
AFP et Vignikpo Akpéné