Soudan : Une campagne lancée pour sauver une jeune fille condamnée à mort pour avoir poignardé son mari pendant un viol

Afriquinfos
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Omdurman (© 2018 Afriquinfos) –Au Soudan, un tribunal a condamné à mort une jeune femme pour avoir tué son mari alors qu’il la violait. Une campagne a été lancée pour que sa condamnation soit annulée.

Le juge d’Omdurman a confirmé la peine de mort pour Noura Hussein après que la famille de son mari a refusé d’accepter une compensation financière à la suite de la mort de ce dernier, poignardé pendant qu’il violait son épouse.

Des groupes de défense des droits humains demandent que sa condamnation soit annulée. Son cas a attiré l’attention générale sur les médias sociaux où une campagne appelée #JusticeforNoura a été lancée sur Twitter.

Mme Hussein, qui a aujourd’hui 19 ans, a été forcée de se marier à l’âge de 16 ans et avait tenté de s’enfuir. Elle aurait voulu terminer ses études et devenir enseignante. Elle s’était réfugiée chez sa tante, mais elle a ensuite été trahie par sa propre famille qui l’a ensuite rendue à son mari qui l’a ensuite violé avec l’aide de ses cousins.

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Quand il aurait tenté de faire de même le lendemain, elle l’a frappé avec un couteau et l’a poignardé à mort.

Elle a ensuite couru se réfugier chez ses parents qui l’ont livrée à la police et le tribunal de la charia (loi religieuse islamique) a condamné Mme Hussein du meurtre avec préméditation le mois dernier et l’a officiellement condamnée à mort par pendaison, rapporte l’agence de presse Reuters. .

« Selon la charia, la famille du mari peut exiger une compensation financière ou la mort », a déclaré à l’agence Badr Eldin Salah, une militante de l’Afrika Youth Movement qui était dans la cour. « « Ils ont choisi la mort ».

« Elle est toujours en état de choc après sa condamnation aujourd’hui », a déclaré le Dr Adil Mohamed Al-Imam, l’un des avocats de Hussein, à CNN. Al-Imam a fait don de ses services après que l’avocat d’origine de Hussein se soit retiré de l’affaire. Il a ajouté que Hussein avait été abandonnée non seulement par la loi, mais aussi par sa famille.

Amnesty International a déclaré que la condamnation à mort d’une femme pour « avoir tué son mari violeur en état de légitime défense » soulignait « l’échec des autorités à s’attaquer au mariage des enfants, au mariage forcé et au viol conjugal ». « Noura Hussein est une victime et la peine prononcée contre elle est un acte de cruauté intolérable » », a déclaré le représentant d’Amnesty Seif Magango. « Les autorités soudanaises doivent annuler cette condamnation manifestement injuste et faire en sorte que Noura soit jugée équitablement en tenant compte de ses circonstances atténuantes ».