Soudan du Sud : les Nations Unies réclament des poursuites suite à plusieurs agressions sexuelles

Afriquinfos
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New York (© 2018 Afriquinfos)- Au Soudan du Sud, des femmes ont été victimes d’agressions sexuelles, tandis que certaines d’entre elles ont été brutalisées alors qu’elles cherchaient à s’approvisionner en nourriture fournie par des organisations humanitaires internationales autour de la ville de Bentiu.

Des hommes armés dont plusieurs en uniforme ont commis des viols ou agressions sexuelles à l’encontre de plus de 150 femmes ou filles au Soudan du Sud, a dénoncé l’ONU qui d’ailleurs demande aux autorités du pays de poursuivre les coupables en justice.

Antonio Guterres, « le secrétaire général condamne fermement les attaques sexuelles brutales » récentes commises dans le Soudan du Sud, ont indiqué lundi soir ses services dans un communiqué. « En dépit des engagements des dirigeants de ce pays à cesser les hostilités et à relancer le plan de paix, la situation sécuritaire pour les civils reste catastrophique, notamment pour les femmes et les enfants », a-t-il ajouté.

Qualifiant le recours aux violences sexuelles comme « tactique de guerre » récurrente au Soudan du Sud, Antonio Guterres souligne que de tels « comportements prédateurs contre les plus vulnérables sont inacceptables ».

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« Le secrétaire général exhorte les dirigeants de toutes les parties au conflit (…) à s’opposer à l’impunité pour ces crimes via des enquêtes et des poursuites judiciaires pour leurs auteurs », ajoute son communiqué.

En amont à cette dénonciation-ci, une note conjointe signée par trois responsables onusiens, Henrietta Fore (Unicef), Mark Lowcock (Affaires humanitaires) et Natalia Kanem (Fonds des Nations unies pour la Population) indiquait qu’ « au cours des 12 derniers jours, plus de 150 femmes et filles ont cherché de l’aide après avoir souffert d’agressions sexuelles, incluant des viols, près de Bentiu au Soudan du Sud ».

« Les assaillants ont été décrits comme des hommes armés, beaucoup en uniforme. Nous appelons les autorités compétentes à dénoncer publiquement ces attaques et à s’assurer que leurs auteurs soient traduits en justice », précisent les trois responsables dans leur communiqué.

« Toutes les parties au conflit doivent s’acquitter de leurs obligations humanitaires internationales et cesser les attaques contre les civils », réclament-ils.

Plutôt vendredi dernier l’ONG Médecins sans frontières (MSF) avait affirmé que 125 femmes et filles sud-soudanaises avaient été violées ou brutalisées en dix jours alors qu’elles cherchaient à s’approvisionner en nourriture fournie par des organisations humanitaires internationales autour de la ville de Bentiu (nord).

Certaines des victimes sont âgées de moins de 10 ans, d’autres étaient enceintes ou avaient plus de 65 ans, avait précisé MSF.

Au Soudan du Sud, pays qui a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 à Juba, lorsque le président Salva Kiir, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de fomenter un coup d’État, le recours au viol constitue une arme de guerre.

Selon une récente étude, le conflit dans le Sud Soudan a fait plus de 380.000 morts et poussé plus de quatre millions de personnes, soit près d’un tiers de la population, à s’enfuir.

Xavier-Gilles CARDOZO